Not in my backyard !
Pour décrédibiliser les luttes locales pour l’environnement, on les réduit au slogan « Not in my backyard ! » (Pas dans mon jardin !).
C’est soupçonner les contestataires de n’être que de fâcheux égoïstes qui veulent juste préserver leur propre jardin sans se soucier de ce qui peut arriver à celui du voisin.
Alors oui, c’est vrai, la défense par certains de leurs intêrêts strictement privés au détriment du collectif, cela existe, cela se répand et cela fait des dégâts.
Mais pour ceux qui, parmi nous, s’engagent dans des associations pour prendre soin de leur environnement et de leur société, cette formule « Not in my backyard » est une insulte à la sincérité qu’ils manifestent dans leurs combats, pour un avenir qui inclus et qui accueille, y compris dans leur jardin.
Désireux d’agir face aux grands défis globaux de la perte de la biodiversité et du bouleversement climatique, le problème de ces personnes ouvertes au monde c’est qu’il n’est pas très facile d’éteindre les méga-feux du Canada, de rafraichir les océans ou de bloquer la déforestation des dernières forêts primaires en Afrique ou en Indonésie.
Alors si un projet contestable et anachronique veut s’implanter au bout de leur jardin, il devient vite évident que les enjeux liés à la préservation de ce petit bout de leur jardin, ce sont les mêmes que pour tous les jardins menacés à travers le monde. Qu’ils soient grand ou petits, tous ces jardins n’en font qu’un finalement.
Pour ces citoyens réalistes et engagés, « Pas dans mon jardin ! » doit être une devise.