La Fête du vivant, un succès !
La Fête du vivant, un succès !

La Fête du vivant, un succès !

Près de 400 personnes nous ont rejoint ce 17 juin 2023 au col des Hayes, pour une Fête du vivant conviviale et ensoleillée !

Au col des Hayes, le matin du 17 juin.

Une belle journée d’été s’annonce au col des Hayes ce samedi 17 juin, avec l’installation des tentes et des tables des associations Oiseaux-Nature et Lorraine Association Nature, qui dès l’origine du projet se sont engagées pour soutenir la Fête du Vivant. Sur place également, les maquettes d’oiseaux grandeur nature du Groupe d’Études Rapaces Vosges

Tout au long de la journée, plus de 350 personnes sont passées nous rendre visite (voire 400 : à la fin on ne comptait plus !). Pour nous c’est un succès inattendu et heureux, pour lequel nous remercions toutes les personnes et associations présentes.

Avec le Groupe d’Études Rapaces Vosges (GERV)

Cela signifie que la préservation de l’environnement, qu’il s’agisse du col des Hayes ou de la planète, est une demande et une attente qui traversent nos sociétés. Notre projet associatif est de contribuer à un engagement citoyen pour le vivant, par les débats et des manifestations culturelles et naturalistes, telles cette première Fête du vivant ou la projection du film « Des cailloux dans la chaussure », de Mickaël Damperon, le 12 août prochain en plein air au col des Hayes. L’histoire d’un village drômois qui s’est élevé contre l’ouverture d’une carrière et a gagné ! Vous saurez comment ! 

Promenade avec Jean-Louis Hans, de l’association Oiseaux-nature, inspirateur de la Fête du vivant (photo Jean-Pierre Valentin)
Promenades thématiques

À 11 heures, plusieurs groupes se sont formés pour partir à la découverte de l’environnement immédiat, avec différentes approches guidées par des passionnés du vivant, connaisseurs attentifs aux moindres détails de la vie d’une terre, d’un pays. Plantes sauvages comestibles, avec Justine Fleurot-Gigant et Catherine Lesteven ; Lansau, un habitat privilégié pour le Tarier des prés, avec Jean-Louis Hans ; géologie du massif des Vosges, avec Odile Schorpp ; la santé de la forêt face au réchauffement climatique, avec Max Soullié ; la biodiversité, comprise comme un lieu de vie, avec Guillaume Claudel ; une boucle de marche autour du Pechin et du col des Hayes avec Jean-Louis Fiorelli ; enjeux de conservation de la Gélinotte des bois, avec Guillaume Leblanc.

Un groupe sur le chemin du Haut-du-Roc, devant la crête de la Piquante-Pierre.

Les uns sont partis vers le Haut-du-Roc, en poursuivant le chemin longeant le site où s’est établie la Fête du vivant. Un site qui offre une vue panoramique à 360 degrés sur le massif des Hautes-Vosges : la ligne de crêtes en horizon, les vallées de la Moselotte et du Rupt en contrebas, les sommets du Pechin et la Tête-du-Saut qui entourent Lansau et ses prairies humides, vers lesquelles d’autres groupes se sont dirigés.

Les foins à l’ancienne, c’est à dire à la force musculaire !
(quel masque porte-t-elle ? Merci de répondre en commentaire !)
Voir la nature avec les yeux d’un oiseau

Pour figurer et donner un visage à la faune et aux oiseaux qui fréquentent le site de Lansau, nous avons préparé une liste de ses habitants, dont certains sont en voie de disparition, pour réaliser des masques afin de les porter l’après-midi lors du cortège silencieux. La gélinotte des bois et le tarier des prés, très rares et très menacés, qui trouvent encore à Lansau un habitat propice et préservé. La chouette de Telgmann, le hibou moyen-duc, la chouette hulotte, l’alouette lulu (entendue l’après-midi), le pic noir, la linotte mélodieuse, le bruant jaune. Et pour la faune, le chat forestier ou chat sylvestre et, plus communément, les écureuils et les martres.

Pour abriter l’atelier, une amie a déployé sa flex-yourte, un assemblage astucieux de bambous qu’elle déplie et replie facilement et couvre d’une toile rouge et jaune.

Sous la flex-yourte, l’atelier masques !
À l’arrière plan, la buvette des conscrits et les grumes destinées à la construction de la chavande.
Chavande et exposition photographique : le col des Hayes est un lieu de culture

Cette buvette autour de laquelle la fête s’est installée, c’est la cabane du Haut des Hayes, construite en 2000 par l’association des conscrits qui en perpétuent l’utilisation chaque année pour le feu de la Saint-Jean. Cette année la classe 2025 à déjà construit la base de la chavande – 5 m x 5 m – et une vingtaine de troncs d’épicéas sont roulés dans le pré, prêts à être tirés avec une bagnole et empilés. Il y a une probabilité non négligeable que la vigilance incendie soit maximale cet été et que ce feu traditionnel soit interdit. La classe 2025 assume le risque du démontage, elle s’y est engagée auprès de la municipalité pour maintenir sa fête le 29 juillet 2023. Mais s’il n’a pas plu les jours précédents et que la chavande n’est pas brûlée au cours de la nuit, il leur faudra la démonter dès le lendemain.

Contre ces troncs, près de la chavande en construction, le photographe Emmanuel Pierrot expose une série de photographies réalisées pour le quotidien Libération sur l’incendie de forêt de Bois-de-champ dans les Vosges, survenu le mercredi 13 juin, soit 4 jours avant notre fête.

Liste non-exhaustives d’incendies dans des carrières : carrières de St Lubin (2022) ; Peyrieu (2023) ; Pont-sur-Yonne (2021) ; La Rocheray (2020)
Image extraite de la série « Bois-de-Champ ». Photographie Emmanuel Pierrot.

« Ces détails sont un rien face à ce que le futur nous promet. Je souffle, je sue, je sens les aiguilles de pin au sol qui amortissent mon élan, une feuille de houx blanche se distingue, l’odeur devient plus intense. »

De nombreuses visites de soutien

Au cours de la journée, nous avons reçu le soutien de plusieurs personnalités des associations naturalistes vosgiennes, dont Vincent Munier.

Nous avions également invité notre député, Christophe Naegelen, qu’une délégation spontanée a accompagné jusqu’à la carrière dont nous contestons la réouverture.

Source VOSGES-MATIN, article de Roman Barthe et photos de Jérôme Humbrecht.

Nul doute que Mr Naegelen, que nous remercions de sa visite, gardera de sa découverte des lieux une impression forte et qu’il pourra ainsi, lors de son interpellation de Mme la Préfète des Vosges, témoigner de ce que la remise en question du projet de cette carrière n’est plus le simple fait d’un groupe de riverains, désireux d’éloigner une nuisance qui ne concernerait qu’eux, mais que notre action rejoint les préoccupations plus larges de toute une région quant à la préservation de son environnement.

Malgré la coquille du journal, nous sommes bien ici à la Fête du vivant (initialement annoncée comme Fête de la terre et de l’humain !)
Le cortège silencieux

À 14 h 30, toute l’assemblée est invitée à rejoindre le site visé par le projet d’extension de la carrière de Lansau. Carrière dont la préfecture affirme qu’elle est toujours en activité et qu’elle peut donc, pour son extension, être dispensée de toute nouvelle étude d’impact environnemental. Ce que conteste notre pétition en ligne (plus de 2250 signataires : rejoignez-les par ici !)

Aux abords de l’ancienne carrière de Lansau, à quelques pas du col des Hayes, tout le monde peut constater l’inactivité manifeste du site (le passage de vingt camions par jour laisserait tout de même quelques traces !) et l’état d’abandon de la clôture. Nous longeons cette clôture dégradée pour monter vers le Pechin, par un chemin de terre pentu que le projet voudrait convertir en sortie de carrière. Attention danger !

Arrivés sur la zone menacée d’effacement, nos masques d’animaux, réalisés le matin, nous relient aux habitants invisibles du site. On se souvient alors que les assemblées des peuples traditionnels confient parfois à un participant humain de rôle de plaider pour les animaux, ou pour les arbres, ou pour les sources. C’est cette voix de l’altérité nourricière dont nos sociétés ont perdu l’écoute. Il nous revient de l’entendre à nouveau et de la transmettre. La marche silencieuse permet cela, cette écoute, cette attention, cette disponibilité au vivant, dont nous sommes.

C’est un cortège ému et silencieux qui marche maintenant au dessus du vide, là où la roche serait arrachée à la montagne (et pour quoi faire ?). Nous exprimons ici un silence empreint de respect, mais aussi de réprobation.

Arrivés à la croisée de chemins forestiers, que le projet voudrait privatiser, Christophe Toussaint improvise au psaltérion une mélodie qui nous éveille à l’instant.

(photo Jean-Pierre Valentin)

Puis Rémi Caritey parle du lien qui nous unit au sauvage, au vivant, à la montagne. Et pourquoi l’on doit prendre soin de notre jardin, maintenant, d’urgence.

La montagne ne peut pas être considérée seulement comme un espace de loisirs, une ressource à exploiter ou un patrimoine naturel à préserver, mais elle doit aussi redevenir un théâtre.

Le théâtre de notre lien au monde. À nos racines. Un théâtre de l’intime, donc, qui nous offre de reprendre notre rôle d’humains sur cette terre. »

Nous avons eu beaucoup d’émotions et beaucoup de plaisir à vous rencontrer à l’occasion de la Fête du vivant, et vous êtes nombreux à nous faire part de vos retours positifs. Nous remercions chaleureusement tous les participants à cette belle Fête du vivant.

Plus que jamais, préservons l’environnement du col des Hayes !

À SUIVRE !

Que représente Lansau pour vous ? Parmi les réponses : « Une nature et une montagne sauvage et nourricière, à préserver pour les futures générations humaines, animales, végétales. »

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